Un ancien se souvient

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Un ancien se souvient

L'Histoire
Bir-Hakim

Lors de mon "séjour" dans notre grande école, j'avais rencontré un ancien officier des Fusiliers marins (originaire de mon pays de naissance en Bretagne) ayant participé aux combats de Bir Hakim. Il m'avait offert un petit bouquin (édité en 1942) retraçant l'histoire des évènements. Particularité : les combats sont  relatés jour par jour avec moult détails ; il est illustré de photos de l'époque. Bien sûr, le site promo est déjà bien documenté sur Bir Hakim, mais ce que je propose, c'est une autre façon de connaître ce morceau de l'histoire.
Jean-Pierre Le Pavoux                                                                                                      


Dans le document on écrit BIR HAKIM...
Jean-Pierre a choisi de vous présenter le document par épisode.
En avant-propos, voici un document bien connu, la lettre du général De Gaulle au général Koenig après l'opération.


« Peu à peu, invinciblement, la France combattante émerge de l’océan qui s’acharna à la recouvrir. Quand, à Bir Hakim, un rayon de sa gloire renaissante est venu caresser le front sanglant de ses soldats, le monde a reconnu la France. » « Général Koenig, sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil. »
Général de Gaulle

1) - Les généralités de l'opération
« Le retrait de la première Brigade des Forces Françaises Libres de Bir-Hakim a été effectuée avec succès dans la nuit du 10 au 11 juin.Eu égard aux combats ininterrompus et sévères que la brigade dut mener pendant seize jours, les pertes ont été légères. On sait que les plans de l’ennemi prévoyaient la chute de Bir-Hakim le 27 mai devant l’assaut de la division « Ariete ». Ces plans ont été déjoués grâce à la splendide résistance opposée par la garnison qui a repoussé l’ennemi en lui infligeant de lourdes pertes.
Pendant cette première attaque, la première Brigade des Forces Françaises Libres a détruit un nombre de tanks qui n’est probablement pas inférieur à 70. De plus, cette unité a infligé de grosses pertes en hommes et en matériel aux forces allemandes et italiennes. Enfin, elle a libéré des mains de l’ennemi plus de mille de nos hommes faits prisonniers.
Pendant plus de deux semaines, cette force réduite à combattre contre la 90è division légère allemande et la division italienne « Trieste », a repoussé de nombreuses attaques de chars allemands et italiens et rendu impossible la réalisation des plans de l’ennemi. Les Nations Unies se doivent d’être remplies de gratitude et d’admiration à l’égard de la première Brigade des Forces Françaises Libres et de son vaillant Général. »

C’est en ces termes que le haut commandement britannique dans le Moyen-Orient a, dans un communiqué spécial, rendu hommage à la résistance victorieuse opposée à Bir-Hakim pendant quinze jours par la Brigade des Forces Françaises Libres. Commandée par le Général Koenig, cette brigade (1) a tenu tête pendant deux semaines de combats presque ininterrompus à des forces ennemies très supérieures ; menacée d’extermination et sommée par trois fois de se rendre, la première brigade défendit jusqu’au bout la position qui avait été confiée à sa garde et échappa au dernier moment à l’encerclement ennemi par une sortie, au cours de laquelle elle se fraya, en quelques heures de combats furieux, un chemin au milieu des lignes adverses, rejoignant le gros des forces alliées avec une partie de son matériel.

Pendant quinze jours, le monde entier suivit le déroulement de la bataille de Bir-Hakim, rempli d’admiration devant la résistance héroïque et indomptable des Français, résistance qui contribua pour une grande part à arrêter pendant deux semaines l’avance des forces de l’Axe.

La première Brigade arriva en Libye en décembre 1941 ; pour la première fois les Forces Françaises Libres, après les campagnes du Gabon, d’Erythrée et de Syrie, se trouvaient engagées sur un théâtre d’opérations majeures contre les forces allemandes et italiennes ; ces forces étaient commandées par le Général Rommel, alors chef de l’Afrika Korps ; la première Brigade allait affronter des adversaires de taille et tous avaient les yeux fixés sur elle ; le commandement britannique allait avoir une occasion de se former une opinion sur la valeur militaire des Forces Françaises Libres ; quant au commandement ennemi, il pensait, et les radios de Berlin et de Rome le disaient : nous allons en finir et exterminer ces troupes françaises qui osent venir se battre contre nous. A Bir-Hakim , du 27 mai au 11 juin, la première Brigade française a donné sa réponse : une réponse victorieuse. Chargée d’une mission, la brigade l’a accomplie jusqu’au bout, sans faiblir, écrivant une magnifique page d’histoire militaire ; peut-être cette bataille a-t-elle fait renaître l’espoir au cœur des Français qui, moins heureux que leurs compatriotes de Bir-Hakim, doivent sur le sol de la patrie subir la présence de l’envahisseur, sans pouvoir lutter contre lui les armes à la main.
(1) IL s’agit, en réalité, d’une unité d’un type très voisin du « Brigade Group », unité dont l’équivalent dans l’armée française serait « La Division Légère ».


2) - La bataille de Bir-Hakim
Elle a duré quinze jours, du 27 mai au matin au 11 juin, aux premières heures de l’aube. Elle peut se diviser en quatre phases :
Du 27 mai au 31 mai, l’ennemi attaque Bir Hakim avec une division blindée.
Du 31 mai au 2 juin : La brigade se prépare à poursuivre l’ennemi en retraite et certains de ses éléments amorcent cette poursuite.
Du 2 au 10juin : L’ennemi, avec deux divisions, encercle Bir Hakim et par des assauts répétés et poussés à fond cherche vainement à s’emparer de la position.
Dans la nuit du 10 au 11 juin : La brigade évacue Bir Hakim en effectuant une sortie de vive force au travers des lignes ennemies et, brisant l’encerclement, rejoint le gros de l’armée alliée.


















A ce jour, 143 militaires français sont morts pour la France en Afghanistan, en Somalie, au Mali ,au Levant et en Centrafrique
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