Veillée

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Veillée

L'Histoire
Les semaines s'écoulent inexorablement semblables, avec des orages, des vents de sable, des avances ou des décrochages, des alertes aériennes et le tir saccadé de la D.C.A. A la demande du Général Auchinleck, la 2èmeBrigade du Général Cazaud arrive en Egypte, le 22 Avril; la Force ''L'' devient une réalité. Le Général de Larminat quitte Bir-Hakeim pour prendre la responsabilité des Forces Françaises du désert oriental ''F.F.W.D. '' ; cette fonction apparaît plus théorique qu’opérationnelle, du fait des  dispositions prises par les autorités britanniques.

Un commandement des Jock Column est créé le 22 Avril, confié au Brigadier Benton, Commandant la 7ème Riffle Brigade, la participation française étant réduite à une seule Jock Column; le Général Koenig rejoint Bir-Hakeim, le 24 Avril.

Sur la position, les travaux d'organisation du terrain étant achevés la 1ère  Compagnie de Sapeurs-Mineurs rejoint Bir-Buu-Maafez. A tour de rôle les unités vont passer un court séjour au bord de la mer, sur une plage située à trente-cinq kilomètres à l'Est de Tobrouk, cette détente leur était bien nécessaire.
Pour faire prendre patience à la Brigade, le Général Ritchie lui adresse des notes concernant la participation à la future offensive qui  devrait avoir lieu d'ici cinq semaines, le temps de voir arriver des renforts, de recevoir des matériels modernes, d'achever la construction d'un pipe-line pour amener l'on potable aux premières lignes.
Le 28 Avril, le duc de Gloucester, frère du Roi et Inspecteur Général de l'infanterie visite la position. Les officiers de liaison veillent scrupuleusement, avec un brin d'inquiétude, à l'application du protocole : cérémonial, réception et mesures de protection réglementaires.




Deux jours après, le 30 Avril, la Légion commémore le 79ème| anniversaire de la bataille de Camerone. Par un mauvais vent de sable, une prise d'armes a lieu, suivie de réunions dans les trous camouflés qui servent d'habitude, d'étroites salles à manger, l'intendance a bien fait les choses, merci, mon Capitaine de Guillebon, il y eut du vin rouge ce jour là.

Mais le Général de Larminat veille sur le moral de ses troupes, soucieux de celui des Compagnies du B.I.M., il envisage d'abord de les envoyer en renfort à la 2ème Brigade puis décide, le 2 Mai, de les rassembler hors du camp retranché sous les ordres du Commandant Savey venu de la base arrière, celui-ci est remplacé à Bir-Buu-Maafez par le Chef d'Escadron Thoreau, chef de la 2ème Section de l'Etat-major (1er et 4ème  Bureau). Mais le 5 Mai, l'ordre est suspendu et le B.I.M., formant désormais un Corps constitué, reprend sa place dans Bir-Hakeim où un vent de sable d'une violence inouïe l'accueille.

Peu après, des informations parviennent du Levant, le Général de Gaulle estime que les opérations de détail en cours actuellement dans le désert de Cyrénaïque, ne justifient pas l'immobilisation des forces françaises, qui auraient pu être mieux employées sur le front russe. Il décide donc de faire venir le B.I.M. en Grande-Bretagne pour le faire participer à des opérations de débarquement sur les côtes de France, en conséquence nouveau déplacement du B.I.M, le 15 Mai. Evidemment les autorités britanniques, invoquant la perspective d'une prochaine offensive ennemie, ne donnent pas leur agrément à ce départ.
Le Bataillon regagne, à la veille du 26 Mai, ses emplacement précédents. Entre-temps, le Général Koenig a fait venir, de Bir-Buu-Maafez, la 22ème Compagnie Nord-africaine du Capitaine Lequesne et la 1ère  Compagnie de Sapeurs Mineurs pour remplacer les effectifs en partance. Finalement la garnison de Bir-Hakeim se trouve renforcée.
Le 18 Mai, les Fusiliers-marins reçoivent douze canons de D.C.A. Bofors 40 m/m pour remplacer le matériel français inefficace: une Batterie de six canons du 43ème Bataillon, britannique ''Anti-Aircraft'' commandée par le Lieutenant Beachman, leur fournit les instructeurs: toutes les Batteries du 1er  R.A. seront défendues contre les attaques aériennes. L'ordre de défense n° 811 en date du 19 mai est rédigé, en tenant compte des remaniements apportés dans le dispositif antennes et d'une nouvelle mission confiée à la Brigade : « la surveillance et la garde des champs de mines formant le ''V'' ».

Tandis que les Jock Columns menaient que leur guérilla, provoquaient l'ennemi puis esquivaient la riposte, que les Sapeurs creusaient à Bir-Hakeim des emplacements de tir, des tranchées et des abris, les ateliers de la base de Bir-Buu-Maafez faisait preuve d'une grande activité. Les officiers et sous-officiers de réserve venus d'Afrique équatoriale Française avec le capitaine Belan formaient une équipe très particulière, ingénieuse, débrouillarde, riche de l'expérience d'une vie passée dans la brousse africaine.
La récupération de matériels abîmés et abandonnés, en grand nombre, qui abondent sur les champs de bataille voisins, permet de fabriquer du neuf avec du vieux: la 101ème Compagnie du train y gagne une quinzaine de véhicules, les citernes hippomobiles trouvées à Tobrouk deviennent des camions citernes.
Enfin, la volonté de rendre la canon de 75 plus mobile aboutit à la création d'un canon automoteur. Le tube et son frein pivotent sur une circulaire dentée de tourelle de char M IV italien fixée sur une caisse de camion Chevrolet et possède des possibilités de tir presque tous azimuts. Les noms du capitaine Bayrou, du B.M.2,docteur vétérinaire de son état, et du lieutenant Conus, chasseur de fauves, sont attachés à cette merveilleuse réalisation.
A ce jour, 143 militaires français sont morts pour la France en Afghanistan, en Somalie, au Mali ,au Levant et en Centrafrique
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