7 juin

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7 juin

L'Histoire
Dimanche 7 juin

Alors qu’on pouvait s’attendre à une nouvelle attaque, cette journée dominicale a été relativement très calme à part un retour des Stukas après deux jours d’absence et quelques tirs d’artillerie. Des concentrations ennemies de plus en plus nombreuses s’installent sur les crêtes au Sud-Ouest. Dans l’après-midi vingt automitrailleuses et ensuite vingt chars se sont livrés à une sorte de carrousel dans l’ouest, fonçant soudainement vers le camp, s’arrêtant à deux kilomètres de distance, revenant en arrière puis défilant à toute vitesse le long de la face ouest en tirant de toutes leurs pièces sur la position. Il s’agissait clairement d’une ruse ; les Allemands espéraient que nos pièces anti-chars ouvriraient le feu sur les voitures blindées, dévoilant le dispositif de défense. L’ennemi en a été pour ses frais; ses démonstrations et ses tirs n’ont amené aucune réaction des canons de Bir-Hakim.




La messe à Bir-Hakeim


Au cours de la journée, les patrouilles qui opéraient encore dans la région du " V" , au Nord, ont dû rentrer dans la position. L’investissement est devenu complet. La 90ème  division d’infanterie de l’Afrika Korps et la division italienne « Trieste » encerclent Bir-Hakim de tous côtés. Aux quatre points cardinaux des batteries sont installées.

Sur la carte du 3ème bureau de l’Etat-major où les positions ennemies sont marquées en rouge et les positions amies en bleu, Bir-Hakim paraît, en bleu, être le centre tout petit d’un grand halo rouge qui s’étend circulaire tout autour ; à l’extérieur du second cercle rouge, un troisième demi-cercle bleu indique que la huitième armée contient du Sud au Nord, en passant par l’Est, la poussée ennemie qui semble concentrer ses efforts à broyer le noyau bleu en son centre ; les efforts du commandement allié pour passer le halo rouge ont échoué ; avec chaque jour qui passe on sent, à Bir-Hakim, que l’étau se resserre. Cette sensation d’encerclement est désagréable mais néanmoins, malgré la fatigue des combats qui durent depuis douze jours, chacun garde intactes son énergie et sa volonté de résistance. L’assaut final ne peut plus tarder ; l’ennemi a pris ses dispositions, installé ses batteries, et au cours de ses attaques précédentes il a reconnu le secteur d’approche le plus facile, la face Nord-Ouest.

Cinq soldats allemands qui conduisaient des ambulances ont été faits prisonniers dans l’après-midi. Ils ont été interrogés par un officier d’état-major. Leur moral n’est guère brillant . Ce sont des garçons très jeunes. Arrivés en Libye au mois de mai, ils souffrent du climat. L’un se met à pleurer. L’autre dit avec une évidente satisfaction :  "Pour nous, la guerre, c’est fini". Leur attitude contraste avec celle des prisonniers faits précédemment, celle des officiers surtout qui sont volontiers arrogants et affectent de ne pas douter de la victoire finale de l’Allemagne. En général tous sont surpris de trouver des Français et encore plus, d’être traités avec une parfaite correction.

A ce jour, 143 militaires français sont morts pour la France en Afghanistan, en Somalie, au Mali ,au Levant et en Centrafrique
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