Alem Hamza

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Alem Hamza

L'Histoire
La Brigade reçoit l'ordre d'occuper Alem Hamza, légère ondulation de terrain située à trois kilomètres plus au Sud, sur la ligne de résistance. Du 5 au 16 février, elle ne connaît pas un instant de repos. Malgré la chaleur tout le monde est là  pour organiser le terrain, les Sapeurs posent des mines, les Artilleurs creusent le sol rocailleux au marteau-piqueur, les Fantassins font de leur mieux à la pelle pioche, visiblement le travail rebute nos Marins. La Brigade Polonaise, à côté de nous, attire curieusement l'attention de la Luftwaffe qui la bombarde tous les jours.

L'activité aérienne est en effet intense, chaque nuit les bombardiers des deux camps survolent la position et le matin les chasseurs occupent le ciel: les tirs saccadés de D.C.A. crépitent presque sans arrêt. Parfois un combat aérien se déroule, vu de terre il paraît être une sorte de jeu de cirque. Le 9 Février, deux Messerschmitts et le 14, un Junker s'abattent en flammes salués par des cris de victoire. Les avions d'observation se succèdent dans le ciel, le ''charognard'' allemand tourne très haut, puis un ronron bien connu annonce la venue du britannique, deux fois par jour celui-ci envoie en clair le Sitrep (1) que le Lieutenant Beauroir, officier de renseignement, porte au crayon gras sur le transparent qui couvre sa carte: ici un convoi, là une batterie, des camions sur une piste, un char en promenade... La chaleur devient de jour en jour, plus suffocante et le travail plus dur, la tension nerveuse du soldat monte. Dans le ''no man's land'' des automitrailleuses défilent soulevant des nuages de poussière puis disparaissent dans un mirage.

Par la pleine lune, toute puissante maîtresse du désert, et obsession des guetteurs, des groupe francs mis en place à proximité des lignes ennemies, rapportent des informations intéressantes et parfois un prisonnier. Ils font connaissance avec les pièges que l'imagination fertile des Italiens multiplient, à Sollum les issues des maisons explosent sur celui qui entre, et leurs avions parsèment le désert de bombes ayant la forme de bouteilles thermos. Seul moment de joie, le 15 Février, un stuka prend à partie, par méprise, la batterie allemande qui venait de bombarder, à limite de portée, une ''Jock Column'' de la Légion Étrangère.

Cependant le combattant est encore rattaché au monde par l'écoute de la B.B.C. et quelquefois par la Presse du Caire. Il apprend ainsi, le 12 Février, que Washington a remis à Vichy une protestation officielle contre l'envoi à l'Afrika Korps de dix milles tonnes de blé prélevées sur I'A.F.N. Sur un illustré égyptien paraissent les photographies des volontaires français de la Légion antibolchevique en tenue allemande.

La ligne de résistance a été occupée au fur et à mesure de l'arrivée des unités pour parer à une attaque immédiate. La Brigade française est de ce fait placée au milieu de la 50ème Division britannique. Alors, le Général Ritchie décide de mettre de l'ordre et de réorganiser le dispositif de son armée.
Les Français vont échanger leur emplacement contre celui de la 150ème Brigade anglaise. Les officiers britanniques du détachement précurseur se présentent, le 13 Février, par une journée exceptionnellement calme. La visite d'adieu aux Polonais navrés de notre départ, précède de peu celle de six Messerschlmitts qui mitraillent et mettent le feu à un camion. La relève des Français est terminée dans la soirée du lendemain et la Brigade quitte les lieux prête à rejoindre sa nouvelle position, Bir-Hakeim.

A ce jour, 143 militaires français sont morts pour la France en Afghanistan, en Somalie, au Mali ,au Levant et en Centrafrique
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