La BFL à BH

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La BFL à BH

L'Histoire
La 1ère Brigade emprunte la "grande piste" qui part d'Aïn-el-Gazala et va se perdre très loin, dans le Sud, dans la "Mer de sable" du Fezzan. En cours de route,non loin de Rotunda Ualeb,elle traverse le campement d'un simulacre de division blindée, parfaitement imitée et intentionnellement mal camouflée; auprès de chars en toile et carton, armés d'un morceau de bois en guise de canon, des petits véhicules munis d'hélices soulèvent la poussière pour faire croire à la réalité de ces blindés: un des stratagèmes né des ''deception plans'' chers à nos alliés.

Le détachement précurseur, commandé par le Capitaine Mallet, est déjà sur place à Bir-Hakeim quand arrive, le 14 Février, le Général Koenig avec une partie de l'Etat-major, par, dit-il, « une journée ensoleillée, un festival de couleurs claires et chantantes comme seul en réserve le désert ». Le surlendemain, par temps couvert le B.M. 2 rejoint, puis la Légion est accueillie, le 18, par la pluie, elle a mis trois heures pour parcourir soixante-douze kilomètres, ses camions patinant dans la boue. Heureusement le vent chasse rapidement les nuages, la pluie cesse, le ciel est bleu et le froid s'installe.

Sur ce terrain dénudé jusqu'à l'infini, praticable à tous véhicules, balayé sans cesse par le vent, où ne ''poussent'' que des cailloux, de nombreuses pistes se croisent. les  ruines d'un ancien petit poste méhariste italien rappellent, en ce lieu, le temps de la lutte contre les rezzous Senoussis. Son abreuvoir devenu inutile se dresse auprès d'un puits asséché que le vent a rempli de sable. Un rempart de terre soutient quelques moellons. Ce sont les restes d'un fortin turc vestige de l'Empire Ottoman. La carte aussi nue que le terrain, donne le nom de ''Ridotta Bir-Hakeim'' à ce carrefour de caravanes placé dans la tristesse infinie d'un désert vide et stérile. La plaine est marquée par quelques molles ondulations qu'entourent de vastes dépressions colmatées et peu accusées: l'absence de végétation n'empêche pas, cependant, la présence d'êtres vivants: on y voit courir des fennecs, on trouve même des escargots et des myriades de mouches tournoient sans répit.

En hiver, quand tombe une pluie de courte durée, le paysage verdit, en quelques instants des plantes poussent, grandissent, fleurissent, se dessèchent au soleil, et éphémères, meurent et disparaissent. Cette eau bienfaisante et rare est recueillie dans les cuvettes et dans les citernes qui, pour la plupart, datent de l'occupation romaine.

La 150ème Brigade britannique a laissé, en quittant Bir-Hakeim, un dispositif en cours d’aménagement,  un champ de mines antichars ceinture quelques organisations défensives d'infanterie à peine amorcées. Le Général de Larminat entreprend, dès son arrivée, de fortifier la position en fonction de la mission reçue ''organiser et défendre le point fort, et pouvoir résister de trois à sept jours en cas d'encerclement par l'ennemi''. A cet effet de nombreux approvisionnements ont déjà été entreposés.

Par la puissance de ses armements la Brigade Française Libre s'adapte bien à une mission défensive particulière. Elle est fractionnée en deux parties:
- l'une occupe Bir-Hakeim avec environ trois mille six cents hommes, disposant de soixante-trois chenillettes blindées Brenn-carriers, servant quatre cent soixante-six armes automatiques et vingt mortiers Brandt de 81 m/m. Les Fusiliers Marins attendent des Bofors de 40 m/m pour remplacer leurs armes françaises désuètes de défense contre avions. L'artillerie est forte de vingt-quatre tubes d'artillerie de campagne de 75m/m.
Enfin l'infanterie possède, et c'est important, cinquante-cinq canons antichars dont vingt-deux 75 bricolés en Syrie par des ingénieurs des Arts et Métiers; leur bouclier a été découpé pour le rendre moins visible et l'essieu remplacé par celui d'automitrailleuses françaises afin de l'adapter à leur nouvelle fonction. Accroché derrière un camion, ce 75 bondit, se renverse, avale la poussière mais est toujours prêt au combat et personne n'y avait pensé en 1940 !
- l'autre partie de la Brigade est à Bir-Bu-Maafez sur la piste d'El-Adem, à mi-chemin entre Bir-Hakeim et Tobrouk d'où provient tout le ravitaillement. Commandée par le Chef de Bataillon Savey elle rassemble, sous la protection de la 22ème Compagnie Nord-Africaine, les Echelons B (véhicules des Bataillons), les Services et les Ateliers ainsi que la 2ème Section ( 1er et 4ème Bureau) de l'Etat-Major.
Tout à côté est installée la 101ème  Compagnie Auto du Capitaine Dulau qui interviendra, au cours du siège, forçant le blocus pour ravitailler par deux fois la position, puis lors de la sortie de vive force pour le recueil des survivants.
L'ambulance Hatfield-spears est pour sa part, à l'origine d'un malentendu franco- britannique; nos alliés d'après le Capitaine Jacques Duprey ''avaient très fraîchement accueilli les ''Spearettes'' .. . tout en se montrant outrés de ce qu'on ait permis l'accès du désert à des femmes. .. Un ordre anglais prescrit de regrouper le personnel féminin à Tobrouk''. Des discussions d'Etat-major s'engagent sur ce sujet. L'hôpital passe un séjour de troglodytes, dans des cavernes, à Tobrouk, sous des bombardements quotidiens. Il se fait apprécier du Commandement pour son efficacité, sa valeur, et l'excellente influence morale qu'impose sa présence. Finalement Hatfield-spears, ne reconnaissant que l'autorité française, s'installe à Sollum
A ce jour, 143 militaires français sont morts pour la France en Afghanistan, en Somalie, au Mali ,au Levant et en Centrafrique
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